Sommaire


1.   Qu’est-ce que la contrefaçon ? Définition et conditions à connaître

2.  Qui est responsable ? Responsabilités civile et pénale en jeu

3.  Cas des brevets : limites, litiges et actions en justice

4.  Quand récidive rime avec aggravation : peines renforcées

5.   Comment se défendre ? Procédures et recours pour les victimes
     

La contrefaçon est bien plus qu'une simple imitation: c'est une atteinte directe aux droits de propriété intellectuelle, qu'il s'agisse de créations artistiques, de brevets industriels, de marques déposées, des dessins ou modèles industriels. Ce fléau, qui touche aussi bien les petits créateurs que les grandes entreprises, a des répercussions profondes sur l’innovation, l’économie et même la sécurité des consommateurs.

Mais quels sont les véritables défis et solutions légales de la contrefaçon juridiques de la contrefaçon ? Que risquent les contrefacteurs, et comment les créateurs peuvent-ils se protéger face à ces violations? 

 

Qu’est-ce que la contrefaçon ? Définition et conditions à connaître

Définition de la contrefaçon

La contrefaçon est une violation des droits de propriété intellectuelle, qui inclut la reproduction, l’imitation ou l’utilisation d’une création, d’une marque, d’un brevet, ou d’une œuvre protégée, sans autorisation légale du détenteur des droits. Elle est définie par l'article 88 de la loi du 7 janvier 1982 sur la Propriété industrielle et l'article 96 de l'Ordonnance-Loi 86-033 du 5 avril 1986 portant protection des droits d’auteurs et des droits voisins.

L’objectif du contrefacteur est souvent de faire passer l’objet ou le service contrefait pour authentique, en tirant un avantage financier ou concurrentiel au détriment du propriétaire légitime. 

Les conditions pour qualifier un acte de contrefaçon 

  1. Absence d’autorisation :
    Toute utilisation ou reproduction non autorisée par le titulaire des droits de propriété intellectuelle constitue une infraction potentielle.
  2. Droits protégés:
    Seules les œuvres d'esprits, marques ou brevets légalement enregistrés ou protégés sont concernées.
  3. Acte postérieur à l’enregistrement :
    Pour les brevets, la contrefaçon ne peut être retenue que si l’acte incriminé est postérieur à la publication officielle du brevet. Les actes antérieurs échappent aux poursuites.
  4. Preuve de la violation :
    Une preuve tangible doit démontrer l’usage illégal ou la copie intentionnelle d’un droit protégé.

Exclusions spécifiques à certains droits 

Dans le cadre des brevets, les actes réalisés avant la publication officielle ne sont pas considérés comme des contrefaçons. Ces exclusions protègent notamment les tiers qui auraient, sans le savoir, exploité une invention avant sa protection officielle.

La contrefaçon est une infraction grave, qui peut entraîner des sanctions civiles et pénales. Comprendre ses contours est essentiel pour les créateurs et les détenteurs de droits souhaitant protéger leurs œuvres contre toute forme d’exploitation abusive.

 

Qui est responsable ? Responsabilités civile et pénale en jeu

 

Toute atteinte portée sciemment à un droit protégé constitue une infraction engageant la responsabilité civile et pénale de l’auteur. En effet, la loi prévoit des sanctions pour toute violation intentionnelle des droits protégés, qu'il s'agisse de droits de propriété industrielle ou de droits d'auteur.

Responsabilité civile

La responsabilité civile vise à réparer le préjudice causé à la victime. Elle peut être engagée dès lors qu'un dommage est causé, qu'il soit matériel, corporel ou moral. L'auteur de l'infraction est alors tenu de compenser la victime, généralement sous forme d'indemnisation financière

Responsabilité pénale

La responsabilité pénale, quant à elle, vise à sanctionner l'auteur de l'infraction. Elle est engagée lorsque l'acte commis constitue une violation du code pénal. Les sanctions peuvent inclure des amendes, des peines de prison, ou d'autres mesures punitives

Action en contrefaçon

L’action en contrefaçon peut être engagée par :

  • Le titulaire du brevet : Il peut agir pour défendre ses droits exclusifs et empêcher toute utilisation non autorisée de son invention.
  • Un licencié exclusif : Sous réserve que le titulaire du brevet ne s’y soit pas opposé ou n’ait pas engagé d’action après mise en demeure, le licencié exclusif peut également intenter une action en contrefaçon.
  • Le titulaire des droits d'auteur : Il peut également engager une action en contrefaçon pour protéger ses œuvres contre toute utilisation non autorisée.

 

Cas des brevets : limites, litiges et actions en justice

Le titulaire du brevet ou le licencié exclusif (sous conditions) est habilité à agir en contrefaçon, bénéficiant des dispositions juridiques particulièrement détaillées de la loi du 7 janvier 1982 sur la Propriété industrielle, qui encadrent de manière plus précise  la contrefaçon . Cependant, cette action n'est recevable que si l'infraction survient après la publication du brevet. Par ailleurs, la procédure pour contrefaçon ne peut être engagée que sur demande de la partie lésée.

Limites des brevets

Les brevets confèrent des droits exclusifs à leur titulaire, mais ces droits sont limités dans le temps et dans l'espace. En général, un brevet est valable pour une durée de 20 ans à compter de la date de dépôt de la demande, sous réserve du paiement des taxes annuelles

 De plus, les droits conférés par un brevet sont territoriaux, ce qui signifie qu'ils ne sont valables que dans les pays où le brevet a été déposé et accordé

Litiges en matière de brevets

Les litiges en matière de brevets peuvent survenir pour diverses raisons, notamment :

  • Contrefaçon : Utilisation non autorisée de l'invention brevetée par un tiers.
  • Nullité : Contestation de la validité du brevet par un tiers, souvent sur la base de l'absence de nouveauté ou d'activité inventive
  • Licences : Désaccords entre le titulaire du brevet et les licenciés concernant les termes de la licence.
  • Licences : Les désaccords peuvent porter sur les redevances, les conditions d'utilisation, la durée de la licence, ou le respect des obligations contractuelles. Des négociations ou des actions en justice peuvent être nécessaires pour résoudre ces conflits.
  • Licences
    Les désaccords en matière de licences surviennent lorsque le titulaire d'un brevet et les licenciés ne s'entendent pas sur les termes de l'accord de licence. Cela peut inclure des conflits concernant le montant des redevances, les conditions d'utilisation de l'invention brevetée, la durée de la licence, ou le respect des obligations contractuelles. En cas de différends, des négociations ou des actions en justice peuvent être nécessaires pour résoudre les problèmes et faire respecter les termes de la licence.

Quand récidive rime avec aggravation : peines renforcées

La récidive en matière de contrefaçon est un sujet particulièrement encadré par la législation, notamment l'article 93 qui prévoit des sanctions sévères pour les contrefacteurs récidivistes. Ces dispositions visent à dissuader la répétition de ce délit qui porte atteinte aux droits de propriété intellectuelle et économique.

Peines applicables en cas de contrefaçon

Selon l'article 93 :

  • Peine de base : Le délit de contrefaçon est passible d’une peine de servitude pénale de 1 à 6 mois, d’une amende, ou des deux, selon les mesures d’exécution définies.
  • Sanction en cas de récidive : Si le contrefacteur récidive dans un délai de six ans après une première condamnation pour contrefaçon, les peines sont doublées, soit :
    • Jusqu’à 12 mois de servitude pénale ;
    • Une amende doublée par rapport au montant initialement prévu.

Conditions pour caractériser la récidive

La récidive en matière de contrefaçon est définie de manière stricte :

  1. Condamnation préalable : Une condamnation définitive pour contrefaçon doit avoir été prononcée dans les six années précédentes.
  2. Délai de six ans : Toute nouvelle infraction commise dans ce délai constitue une récidive légale.
  3. Nature identique : La récidive s’applique uniquement si le nouveau délit porte également sur des faits de contrefaçon.

Un cadre répressif pour protéger la propriété intellectuelle

Le doublement des peines en cas de récidive reflète l’importance accordée à la lutte contre la contrefaçon, qui constitue une menace pour les créateurs, les entreprises et l’économie en général. Ce renforcement des sanctions vise à :

  • Dissuader les récidivistes en augmentant la gravité des peines ;
  • Protéger les titulaires de droits en réduisant les pertes économiques et les atteintes à leur réputation ;
  • Encourager la conformité aux lois sur la propriété industrielle.

Un équilibre entre répression et prévention

Si les peines sévères sont un outil dissuasif, elles suscitent également des débats. Certains plaident pour des approches complémentaires, comme des campagnes de sensibilisation ou un renforcement des mécanismes de contrôle, afin de prévenir les premières infractions et limiter les récidives.

Cette rédaction, spécifiquement orientée vers la récidive en contrefaçon, reprend les détails juridiques de l'article 93 tout en restant lisible et optimisée pour une au

Comment se défendre ? Procédures et recours pour les victimes
    

En matière de contrefaçon, la loi offre à la partie lésée plusieurs recours pour protéger ses droits et obtenir réparation des préjudices subis. Ces procédures s’appuient sur des mécanismes précis et des décisions judiciaires claires.

 L’arrêt immédiat des activités illicites

La partie lésée peut demander au tribunal une interruption immédiate des actes de contrefaçon, souvent par le biais de mesures conservatoires. Ces mesures visent à :

  • Empêcher la poursuite des activités illicites, telles que la fabrication, la distribution ou la commercialisation des produits contrefaits.
  • Éviter l’aggravation du préjudice pendant le déroulement de la procédure judiciaire.

Des dommages et intérêts pour préjudice subi

La partie lésée peut également réclamer des dommages et intérêts afin de compenser :

  • Les pertes financières liées à la diminution des ventes ou des revenus.
  • Le préjudice moral ou réputationnel causé par la contrefaçon.
    Ces montants sont évalués par le tribunal en fonction de l’ampleur du préjudice démontré par la victime.

 La confiscation des objets contrefaits

Le tribunal compétent peut ordonner la confiscation des objets contrefaits. Cette mesure a pour but de :

  • Retirer les produits illicites du marché, prévenant ainsi une nouvelle distribution.
  • Protéger les consommateurs contre des produits non conformes ou frauduleux.
    Dans certains cas, ces objets peuvent être détruits sous la supervision des autorités.

L’action civile conditionnée par l’action pénale

Pour engager une action civile, il est nécessaire que le tribunal pénal ait :

  1. Reconnu l’existence de l’infraction de contrefaçon.
  2. Statué sur la responsabilité du contrefacteur, servant de base à la demande de réparation.
    Ainsi, l’action civile repose sur une décision préalable confirmant la contrefaçon.

Une démarche visant à protéger et dissuader

Ces recours offrent une double finalité :

  • Protéger les droits des titulaires en limitant les impacts négatifs de la contrefaçon.
  • Dissuader les contrefacteurs par des mesures strictes et des sanctions financières lourdes.
     

Olive PANGASUDI

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Sous la Direction de Junior Luyindula, CEO et Directeur de publication d'avocats.cd

 

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