La récente appréciation du franc congolais face au dollar américain aurait, en principe, dû entraîner une baisse des prix des biens importés. Pourtant, dans les marchés de Kinshasa, Lubumbashi ou ailleurs en RDC, les consommateurs observent une réalité contraire : les prix continuent de grimper, parfois sans justification économique apparente.
Ce paradoxe met en lumière une interrogation juridique majeure : quels mécanismes de protection devraient être reconnus aux consommateurs face à la spéculation, à la manipulation des prix et à l’insuffisance des contrôles de l’État ?
Dans une perspective de lege ferenda, c’est-à-dire en se plaçant du point de vue du droit souhaité, le présent article esquisse les bases d’un cadre juridique congolais de la consommation plus cohérent.
Il identifie les abus économiques les plus récurrents, examine les limites actuelles de la régulation et suggère des voies de recours et de réforme pour renforcer la protection des citoyens.
Il faut d’abord noter que la République Démocratique du Congo ne dispose pas encore d’un Code unique consacré à la protection des droits des consommateurs.
Cependant, une proposition de loi portant protection des droits des consommateurs a été déposée le 8 août 2023 au Parlement.
En attendant son examen et sa promulgation, les droits des consommateurs congolais sont régis par plusieurs textes légaux épars.
Les dispositions relatives à la protection du consommateur se retrouvent dans divers textes, notamment :
🟢 Ces textes, bien que dispersés, traduisent la volonté de l’État congolais de protéger les consommateurs contre les pratiques commerciales déloyales, la fraude et les abus économiques.
La proposition de loi du 8 août 2023 vise à regrouper ces dispositions éparses dans un Code moderne de la consommation, inspiré des standards africains (UEMOA, CEMAC, OHADA).
Elle prévoit notamment :
En attendant cette réforme, la protection du consommateur repose sur l’interprétation combinée de ces textes sectoriels et du principe constitutionnel de justice sociale et de protection du pouvoir d’achat (article 58 de la Constitution).
En théorie :
➡️ Si le franc congolais se renforce, les produits importés (achetés en dollars) devraient coûter moins cher.
Mais en pratique :
❌ Les commerçants maintiennent les anciens prix en invoquant l’instabilité du marché.
❌ Certains spéculent en anticipant une nouvelle dépréciation du franc.
❌ Les autorités de contrôle manquent de moyens pour réguler efficacement.
Résultat : le consommateur paie plus cher, même quand la monnaie nationale s’apprécie.
Le consommateur congolais a droit à :
Ces droits découlent à la fois du droit civil (responsabilité et bonne foi contractuelle) et du droit économique (liberté des prix encadrée).
Sont notamment répréhensibles :
Ces pratiques peuvent faire l’objet de sanctions administratives, civiles et pénales.
Le gouvernement, à travers le ministère de l’Économie nationale, doit :
Encadré citoyen
La Constitution congolaise (article 58) reconnaît à l’État la responsabilité de promouvoir le bien-être économique de la population.
En matière de régulation des prix, le gouvernement a l’obligation de communiquer clairement sur la politique monétaire et les fluctuations du franc congolais.
Un manque de communication économique alimente la spéculation et affaiblit la confiance des citoyens dans la monnaie nationale.
👉 La transparence, la pédagogie économique et la répression des abus sont donc des devoirs d’État au même titre que la stabilité monétaire.
Le consommateur lésé peut :
Les associations jouent un rôle clé dans :
Elles doivent être appuyées par l’État et dotées de moyens réels d’action.
Face à la chute du dollar, à la montée du franc congolais et à la hausse injustifiée des prix, la défense du consommateur est une question de justice économique et de stabilité sociale.
Un État fort se reconnaît à sa capacité de protéger les plus faibles contre les abus du marché.
C’est dans cette logique que la future loi sur la protection du consommateur doit devenir une priorité nationale.
1. Le gouvernement peut-il imposer une baisse des prix ?
👉 Oui, sur certains produits stratégiques dits de première nécessité, en vertu de l’Ordonnance-loi du 12 septembre 1983.
2. Que faire face à un commerçant qui refuse d’afficher ses prix ?
👉 Signalez-le à l’Inspection économique. Ce refus constitue une infraction.
3. Les associations de consommateurs sont-elles reconnues ?
👉 Pas encore de manière unifiée, mais la proposition de loi de 2023 prévoit leur reconnaissance officielle.
✍️ Auteur : Costakis FRANGHIADIS – Copywriter Legal Content
👨⚖️ Adaptation et Vulgarisation : Junior LUYINDULA, CEO et Directeur de publication d’Avocats.cd
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